La traversée de l’Abysse (8775)
À l’aube du cycle 9000, les six partzufim franchissent le gouffre grondant de l’Abysse, accompagnés d’une nuée d’innombrables ophanim, pour rejoindre les royaumes inférieurs. C’est Zeir Anpin qui prend cette décision pour ses semblables, sans l’aval du Métatron. Cependant, le souverain des royaumes supérieurs, ainsi qu’Euthanatos, prévoyaient déjà d’explorer l’Abysse pour tenter de contacter les élohim d’en bas. Le flux ascendant et descendant des âmes marchant parfaitement, les élohim, des deux cotés, ne craignaient pas pour leurs frères perdus.
Le départ soudain des partzufim et des ophanim vers les royaumes inférieurs provoque cependant la panique des élohim des royaumes supérieurs. Leur arrivée est un choc encore plus grand dans les royaumes inférieurs. À l’arrivée des titans prophétisés par Idiel, les forces élohiennes se rassemblent, prêtes au combat. Mais en voyant ces étranges aliens de lumière débarquer tranquillement, les élohim constatent vite leurs bonnes intentions.
Les partzufim sont accueillis à Hessed par des milliers de nobl’ailes. Les titans demandent à voir leur souverain mais leurs hôtes sont incapables de répondre à leur demande. Idiel s’est enfermé dans son palais. Ainsi, les partzufim devront continuer leur long voyage jusqu’à Tiphéreth pour rencontrer le Grand Architecte, qui ironiquement, est el aussi enfermé dans son Palais d’Argent. Des milliards d’élohim les suivent dans de grands vaisseaux décorés pour la célébration. Quelques cycles plus tard, Métatron en personne descend à Tiphéreth pour engager la réunification des royaumes célestes.
Les accords d’Azapof (8890)
Les différences à compenser
Arrivé à Tiphéreth, Métatron propose au Grand Architecte et aux archanges-roi des royaumes de se réunir à Azapof pour établir des accords. Les deux souverains des Cieux se font face à face avec leurs délégations, pour négocier les modalités de la réunification des royaumes. Laisser deux entités évoluer chacune de leurs côtés est contraire à la volonté d’EL. Les deux cultures élohiennes nées de l’isolation doivent donc tenter de s’entendre, malgré leurs nombreuses différences.
Domaine |
Royaumes supérieurs |
Royaumes inférieurs |
Autorité |
Métatron, souverain absolu et omniprésent, décide de tout. Toutes les organisations élohiennes des royaumes supérieurs sont ultimement sous son autorité. |
Le Grand Architecte est un souverain discret, qui ne peut sortir se montrer. El laisse les archanges régner comme il leur plaît, n’intervenant que rarement. |
Gouvernance |
Un ordre strict est appliqué par l’absolu Métatron et ses séraphins prosélytes qui planifient toute la reconstruction. El a l’idée fixe de faire mieux que le passé décadent, qui n’était pas assez bien pour survivre et honorer EL. |
Les royaumes inférieurs sont fractionnés sous l'autorité de millions d’archanges, qui développent et gèrent leurs domaines comme els veulent. Els tentent, souvent avec des résultats décevants, de reconstruire la société de l’âge d’or. |
Grands chantiers de reconstruction |
Poursuite d’innovations et d’expérimentations pour réparer les dégâts de la guerre : partzufim, ophanim, Interracs, berceau. |
Reconstruction spirituelle des routes célestes. Pas d’innovations car pas beaucoup de scientifiques. Lutte pour faire fonctionner les ruines de l’âge d’or. |
Culture |
Les élohim des royaumes supérieurs honorent EL et Métatron avec beaucoup de ferveur. Les séraphins de l’Ecclésia sont particulièrement dévoués et comptent bien ramener tous les élohim sous la coupe du Créateur de son nouveau prophète. |
Les élohim des royaumes inférieurs vénèrent toujours EL, mais els ont perdu beaucoup de leur ferveur. Nombre d’entre eux sont obnubilés par l’idée de reconstruction, tristes d’avoir perdu, ou de n’avoir jamais connu l’âge d’or. Le chemin des âmes est au centre de leurs travaux, plutôt qu’EL. |
Craintes et ambitions des souverains des cieux
Alors que Métatron et le Grand Architecte se font face, les archanges-roi participent autant qu’els peuvent à leurs dialogues. Lors des pauses entre les discussions, els empressent leur souverain de garder en tête leurs intérêts.
Les méandres de la Foi
- Païmon : le souverain de l’Ecclésia constate que l’amour d’EL n’est plus qu’une flamme vacillante dans le cœur des élohim des royaumes inférieurs. El empresse Métatron d’imposer la souveraineté de son Ecclésia sur les institutions du culte d’EL des royaumes inférieurs, qui n’ont pas su entretenir la foi du peupl’aile.
- Sandalphon et Méta-Mercurion, archange-roi de Hod, regardent la passion dévorante des séraphins prosélytes de Métatron avec une grande méfiance. Els craignent que leur zèle religieux ne menace la Chapelle et les vertus, qui opèrent avec rationalité plutôt qu’avec foi. Sandalphon et son fils réclament alors une stricte séparation entre l’Ecclésia et les gouvernements des archanges et des grands chœurs.
- L’archange-roi Guiel de Netzach redoute el aussi l’arrivée des séraphins prosélytes de Métatron. Ces derniers vont remettre en question la qualité de messie de Guiel auprès des cités volantes sur l’océan de Netzach. Guiel essaie donc de minimiser l’adoration que lui porte son peuple. Les représentants de l’Ecclésia de Païmon voient cependant clair. Guiel se défend alors en se comparant avec Métatron, ce qui ne manque pas d’offenser les séraphins prosélytes. Comme le Métatron, Guiel ne cherche qu’à faire prospérer son peuple en assumant un rôle de messie.
La convoitise envers les ophanim
- Ophiel : le souverain de Binah et des ophanim constate immédiatement que les archanges-roi des royaumes inférieurs ont cruellement besoin des ophanim. Les archanges oscillent entre la convoitise et la méfiance envers ces derniers. Ophiel craint pour son peuple. Envoyer ses ophanim servir les archanges, restaurant ainsi les fonctions des trônes, lui semble un projet aussi titanesque qu’imprévisible. Ophiel redoute tout autant de confier la technologie ophanienne aux archanges pour qu’els créent els-mêmes leurs ophanim. Ophiel demande donc à Métatron de protéger l’intégrité des ophanim et la souveraineté de Binah sur ces derniers.
- Aradim, archange-roi d’un Tiphéreth toujours en ruines convoite particulièrement la présence des ophanim. Aradim va jusqu’à demander à son père le Grand Architecte de redonner la souveraineté du royaume central aux ophanim, pour qu’els rétablissent la stabilité spatio-temporelle du royaume.
- Siriniel, archange-roi de Malkouth, n’a pas de crainte quant à la souveraineté de son royaume. El convoite cependant la technologie des ophanim qu’el espère pouvoir utiliser pour retrouver les perpétu’ailes disparus.
L'Institut et les savoirs cachés
- Haelenel et Euthanatos : les deux élohim les plus importants de Chokmah gardent en tête la mission première de l’Institut. Els convoitent les trésors technologiques cachés des royaumes inférieurs, que les élohim n’ont su comprendre ou trouver. Les royaumes supérieurs sont bien plus avancés technologiquement que les royaumes inférieurs. Mais c’est dans ces derniers que résident beaucoup des restes des informations sur les techniques de l’âge d’or. L’avidité des chokmaniens inquiète les archanges (pour leur souveraineté technologique), tout en les intriguant profondément, dans leur désir si grand de reconstruite l'âge d’or.
- Nitel, archange-roi de Yesod, a des vues sur l’Institut d’Euthanatos. El espère trouver grâce à lui davantage d’informations sur les arts des anges de l’âge d’or, que le Grand Architecte semble réticent à lui partager, malgré l’importance du Grand Dessein. Ne pouvant passer par le Grand Architecte pour faire transmettre sa demande, Nitel s'entretient en privé avec les représentants de l’Institut pour parvenir à ses fins.
La méfiance envers les partzufim
- Idiel, archange-roi de Hessed, ne semble pouvoir détacher son attention des partzufim, qu’el redoute profondément à cause de ses divinations, qui lui montrent que la fin des cieux sera causée par ces armes conscientes. Idiel ne fait qu’exprimer sa méfiance envers les partzufim, si bien que ses ministres prennent le relais des négociations. Après les accords d’Azapof, Idiel sera écarté du trône de Hessed pour laisser place à un nouvel archange-roi plus apte à gouverner.
- Lemnel, archange-roi de Guebourah, redoute el aussi les partzufim. Bien qu’admirant leur puissance, el redoute leur collaboration avec la Milice. El prédit que les partzufim, doués de libre arbitre, ne seront probablement pas très coopératifs avec les forces élohiennes, qui les subiront, sans pouvoir les contrôler. Lemnel comprend Idiel et tente de le soutenir. L’arrivée d’armes incontrôlables dans les royaumes inférieurs n’est peut-être pas idéal.
Les quatre décisions d’Azapof
Après de longues négociations un accord est trouvé entre le Grand Architecte et Métatron. Pour clore le congrès d’Azapof, quatre décisions sont prises pour assurer la gouvernance des cieux, dans un contexte qui, plusieurs millénaires après la fin de la Seconde Brisure, reste celui de la reconstruction et de la poursuite du Grand Dessein.
- Le Grand Architecte est officiellement le souverain des cieux tout entiers. Sa parole sera parole d’EL. Les archanges-rois des dix royaumes des cieux siègeront autour d’el pour aborder les sujets de collaboration intercéleste, notamment celui du Grand Dessein et du chemin des âmes. Cependant, les archanges-rois restent autonomes sur la plupart des sujets de gouvernance. Chaque royaume ou domaine reste libre de choisir son mode de gouvernance.
- La bénédiction de l’archangélat sera obligatoirement donnée à tous les souverains des royaumes supérieurs comme inférieurs. Les souverains ne respectant pas cette obligation seront contraints ou chassés du pouvoir par les forces de la Milice s’il le faut.
- Refondation des chœurs :
- Les séraphins de l’Ecclésia et les chérubins de l’Institut des royaumes supérieurs reprendront le commandement des organisations similaires fondées dans les royaumes inférieurs. Les séraphins prosélytes de Métatron ne pourront pas prêcher l'autorité de leur patron. Cependant, els pourront promouvoir EL pour redonner foi aux élohim.
- La Milice, la Chapelle et le Ministère des royaumes inférieurs prendront eux le dessus sur les organisations semblables des royaumes supérieurs.
- Deux des six partzufim (Zeir Anpin et Nukvah) assureront la défense des royaumes inférieurs exclusivement. Les royaumes inférieurs devront se mettre d’accord sur la modalité d’usage des deux partzufim.
Les conséquences à court terme d’Azapof
Après la ratification des accords par tous les royaumes, quelques bouleversements traversent leurs gouvernements et leurs territoires.
Idiel est chassé du pouvoir à Hessed. Son obsession sur les partzufim l’ont rendu inapte à régner. L’archange déchu quitte alors Hessed pour Guebourah, où el devient membre du cabinet de Lemnel. Quelques cycles plus tard, les archanges-roi des royaumes inférieurs négocient avec les partzufim eux-mêmes pour décider de leurs rôles. Le nouveau souverain d’Hessed, Séviniel, parvient à convaincre Zeir Anpin de circuler entre Hessed et Tiphéreth pour prévenir les incursions grandissantes des démons de l’Abysse. Nukvah quant à el, décide de veiller sur Yesod et Malkouth. L’entité est intriguée par la quête de Siriniel de Malkouth pour retrouver les perpétu’ailes.
À la demande d’Aradim, les ophanim, menés par des représentants de la Vigie, investissent le royaume de Tiphéreth pour restaurer son espace-temps. La collaboration avec la population locale se passe très bien malgré l’étrange nature des ophanim. De vives inquiétudes traversent cependant les nobl’ailes du Palais d’Argent à l’idée de subir la surveillance absolue permise par les ophanim. Cependant, le Grand Architecte en personne se souvient de l’utilité des trônes, que les ophanim ne font que remplacer. El intègre donc les ophanim dans son palais et son cercle.
Les séraphins prosélytes de Métatron réinvestissent ou rebâtissent les cathédrales dans tous les royaumes. Els sont accueillis avec une froideur particulière à Hod ou à Netzach, où leurs litanies et leurs chants euphoriques à la gloire d’EL ne sont pas compris par la population locale. Les netzachiens vénèrent Guiel et les grandes principautés, dont les œuvres et les concerts les emportent dans des transes d’adoration. Les hodiens eux, sont obsédés par la logique, les maths, la rationalité et le contrôle de soi-même. Els remettent constamment en question la foi aveugle des séraphins. Les incompatibilités culturelles mènent à des tensions dans les deux royaumes. Priorisant la stabilité et la coopération, Métatron ordonne alors à Païmon de calmer les ardeurs de ses prosélytes. Ces derniers doivent adopter une posture plus calme et ouverte dans les royaumes inférieurs, s’adaptant aux modes de pensée et de communication des élohim locaux. Les séraphins se replient alors dans les cathédrales, laissant les élohim venir vers eux pour raviver leur foi, leur motivation.